La SaintéLyon 2017 – récit
Lundi 6 Novembre 10h32, j’apprends que je suis l’heureux élu avec RunsebRun pour un dossard de la SaintéLyon offert par i-run.
Première réaction : « Géniallllll »
Deuxième réaction : « AHHHH c’est dans moins d’un mois »
Après quelques vérifications d’usages pour l’organisation, lieu, heure, prix billet de train (vive la carte WE), j’ai bien sur tout de suite choisi la version 72Km, 1900D+, mais en serais-je capable?
Heureusement je revenais juste de Marseille Cassis, et j’avais ajouté au programme la veille le trail des Châtaignes (32Km).
Le repos n’était donc pas pour tout de suite, et je m’élancerais pour cette dernière course 2017 dans mon plus grand défis
Préparation à la SaintéLyon
La préparation pour une course comme celle ci, 72Km 1900D+ de nuit avec un passage proche des 1000m d’altitude ne se fait pas qu’au niveau de la course, et puis en 4 semaines je pense que c’est légèrement foutu. Elle se fait aussi sur le matériel et pour moi ca été une vrai galère de choisir, et je ne vous parle pas de la nutrition, un casse tête.
Avec toutes mes incertitudes 3 jours avant la course tout est réglé et je vous le raconte dans mes 2 précédents articles :
Samedi 12H54 il est temps de prendre le TGV à gare de Lyon direction Lyon.
2H, 2H pour se reposer durant se trajet, contempler le paysage et penser au défi qui m’attend.
Jamais je n’ai couru une course aussi longue. Jamais je n’ai couru une course totalement de nuit. Jamais je n’ai couru un course par un tel froid. Mais jamais je me suis senti aussi certain d’arriver au bout. Avec des doutes; certes; mais confiant. Si je devais mettre 15H; je mettrais 15H, mais j’irais au bout.
Pourquoi autant de confiance ?
Grâce au soutien de tout ceux qui m’entourent, femme, famille, ami.
Grâce à l’organisation VIP.
Des amis à 800m de l’arrivée pour les bagages, d’autres qui viennent me chercher à Lyon, pour m’offrir un superbe repas d’avant course sur Saint Etienne, me permettant de me reposer et me déposer sur le départ à Saint Etienne.
Toutes les conditions étaient réunies pour faire une belle course.
Me voila donc fin prêt pour aborder cette terrifiante SaintéLyon.
Point sur la SaintéLyon
Parlons un peu de la course. Départ Saint Etienne entre 23H30 et 00h30, 500m d’altitude. Arrivée à la hall Tony Garnier de Lyon 166m, après 72Km de course et 1940m de Dénivelé positif.
Passage au point culminant à 950m au niveau du signal de Saint André.
Niveau météo les températures seront de -3° sur le départ jusqu’à -10° pendant la course pour approcher timidement les 0° à midi sur Lyon.
Sur le départ à Saint Etienne
Samedi 22H30, me voilà sur le lieu de départ à Saint Etienne, je pose mes affaires à la consigne, et cours me réfugier au chaud à l’abri du vent dans le Hall A pour retrouver mes potes avant le départ.
23H10 on se dirige vers la ligne de départ dans l’espoir de partir dans le SAS 23H50, soit le 3ème, mais il y a déjà beaucoup de monde. On essaye de se faufiler en vain.
L’ambiance monte, la tension aussi. Nous rendons un vibrant hommage à la personne qui a tracée le parcours mais qui est décédée il y a quelques jours.
23h29, le décompte est lancé pour les favoris, l’ambiance est folle ! 23H30 ils sont partis !
Puis tout le reste du cortège commence à s’ébranler. Le mouvement nous atteint, nous avançons et contemplons au loin cet arche de départ, avant de nous arrêter pour attendre le prochain départ. Les vagues se succédant toutes les 10minutes.
Il faut se rendre à l’évidence, il y a du monde devant et pas tant que ça derrière. 2ème vague a partir, nous ne serons pas dans la suivante. On en rigole en disant qu’on partira bien assez tôt demain.
Nous en profitons pour discuter avec nos 2 voisines, respectivement de Houilles dans les Yvelines et de Lille, accompagnées par Jean Pierre (oui oui, c’est marrant on a retenu que le nom du mec).
Elles sont toutes deux aguerries au trail et à l’épreuve, l’ayant déjà terminé et même sous les 10H pour l’une. Elles nous donneront trucs et astuces et ainsi que des craintes sur la boue …
NANANANAN y en à pas eu (bon c’est au cas où vous passeriez par là pour lire mon récit) .
La 3ème vague part, on se rapproche, mais on est encore loin.
Avec Charles on en profite pour faire un direct sur Facebook.
4ème vague, toujours pas à notre tour, il commence à faire légèrement froid, on se réchauffe comme on peut, celà fait presque 1H que nous sommes debout.
5ème vague, et bien non pas encore nous. On sera les derniers à partir. Il est temps de changer la batterie de mon téléphone par celle de course. La vague part, nous avançons, nous sommes dans les premières ligne, le speaker nous chauffe, il n’y a pratiquement que des gens pour qui c’est la première fois dans cette vague apparemment.
Je sens l’adrénaline monter, j’y suis, devant moi 72Km de course, des montés, des descentes, sans doute de la neige et beaucoup de froid.
Mon cerveau rentre en ébullition, mes craintes ressortent, vais je avoir froid, chaud, aurais je assez à manger. Je pense fort à tous les membres de ma famille.
On se souhaite bonne chance, le décompte final est lancé … 5 … 4 … ca pousse derrière … 3 … 2 … 1
La vague part, un oeil sur la ligne et le téléphone pour l’enclencher, je passe sous l’arche me voila parti après 1H15 debout, on ne pouvait espérer pire départ, mais quelle ambiance à vivre jusqu’au bout.