Mon histoire – L’accident

chaussee_glissanteUne nuit de juillet 2001 alors que je rentrais en scooter avec mon meilleur ami, d’une soirée (sans alcool) organisation première vacances d’été sans les parents, nous sommes victimes d’un grave accident de la route.

scoot_accidenteA un carrefour d’une route départemental, nous sommes fauchés par une voiture venant de face qui tourna brusquement sur la gauche sans nous voir. Le choc est terrible, je perdis connaissance sur le coup et retombions tout deux à plus de 20 mètres du point d’impact. Le scooters est coupé en deux sur la longueur, et la partie avant est arrachée.

Je fis à ce moment ce qu’on pourrait nommer « une expérience de mort imminente« . Quand je repris connaissance quelques temps plus tard sur le bitume en pleine nuit, je ne voyais plus, ma vue ne revenant qu’au fur et à mesure. Je ne me souvenais plus qui j’étais, ni de ce que je faisais ici. Cette expérience changera à jamais la vision que j’ai de la vie.

Lors du choc mon genoux a percuté la face plastique du carénage de mon scooter. Étant très sportif, la rotule, les tendons ou les muscles n’ont pas lâché, mais la plaque en plastique sous la pression a explosé, se transformant en lame tranchante qui ne s’arrêtera qu’avec les os.
Les dégâts sur mon genoux droit seront total. Plaie ouverte jusqu’à l’os dans la partie gauche du genou droit (5cm de haut sur 2cm de large), vaste interne sectionné (c’est sans doute quand ce dernier c’est déchiré totalement et qu’il est remonté dans ma jambe que j’ai repris connaissance), ligaments croisés et ailleront rotulien distendu, cartilage abîmé (il a fallu l’abraser), ménisque éclaté.

Mon ami quand à lui eu la jambe broyée, subit plusieurs opérations et une léthargie (coma) de 3 jours. Les médecins ont pu sauver sa jambe et il remarche lui aussi normalement et fait du sport aujourd’hui.

Après plusieurs heures d’opérations, je me retrouve en chambre d’hôpital, où l’ont vous explique que vous êtes un miraculé et qu’il ne restera pas beaucoup de séquelle. La sortie d’hôpital est la bienvenue et j’ai l’espoir de me remettre vite.

Après 6 mois de rééducation et musculation, passant du fauteuil, aux béquilles puis attelle, je reprend donc l’athlétisme à mon rythme, mais l’année semble perdue malgré mes bonnes performances. Me sentant bien un soir je décide de faire une série de 180m de plus que prévu. Ce sera la série de trop. En plein virage le vaste interne ne tient pas le choc, je me claque, direction le médecin. Bilan il faut arrêter le sport au rythme auquel je le faisais, pendant 1 an !
Le choc.

Le sport tel que je le connais c’est donc finis pour moi, et surtout j’ai aggravé ma situation, mon vaste interne déjà endommagé ne s’en remettra pas il restera atrophié. Le moral est au plus bas. Je suis soutenu par ma famille, je dois surtout m’occuper de mon bac maintenant.

vaste_interne_
On voit sur le genoux à gauche de la photo la différence de dessin des muscles

Ma vie change alors du tout au tout, je passais plus de 10H (voir 15) à m’entraîner par semaine en plus de mes cours, et là c’est le vide, brutal. Le moral n’est pas bon le procès de l’accident traînera 4 ans. On dit que les 18-20 ans sont les plus belles années, et bien je passerais 4 années durant lesquels je n’ai que très peu de souvenir, j’ai l’impression d’avoir marché à coté de mes pompes et de ma vie.

Malgré tout j’y ai apporté ma thérapie pour faire le deuil de ma pratique sportive passée. 1 an après l’accident mon club me proposera d’encadrer les jeunes (6-12 ans) lors de séances d’athlétisme. Je les encadrerais avec plaisir pendant presque 3 ans, en entrainement ou en compétition. Je regrette juste de ne pas avoir pu entraîner celui qui battra mes records du club, toujours en cours il me semble (2013).
J’en profite pour remercier les dirigeants de l’époque de m’avoir soutenu dans ces moments.

J’ai repris une vrai activité sportive (fitness), en Septembre 2007 soit 6 ans après l’accident. Elle fut difficile, entrecoupée de blessures, mon corps se réadaptant à ma nouvelle posture tous mes muscles ont souffert un par un, nécessitant de nombreux arrêts, avant que je dise stop début 2011. Mais pour moins longtemps cette fois ci. Le sport me manque, la salle est trop cher pour mes moyens, je me remets à courir quelques mois plus tard, deux fois par mois maximum. Mon médecin me conseil d’éviter le béton ou les sols dur et de courir maximum 1H. J’en suis encore loin à ce moment là. Mais voila le sort s’acharne et je me tord la cheville au détour d’un escalier me menant à mon travail, ce qui me vaudra 20 séances de kiné, et oui c’est la cheville de la jambe endommagée, et donc 3 mois sans pratique sportive.

Mais voila, la route est faite, je recourrais, et c’est comme ça que je me retrouve embarqué pour le 10Km des foulés royales de Saint Germain en Laye.

3 réflexions sur “Mon histoire – L’accident

  • 8 décembre 2019 à 11 h 47 min
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    Bravo votre témoignage donne du courage ! Juste une bursite du trochanter et une tendinite du moyen fessier… Ce n’est rien à côté de vous je n’ai pas le même âge

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    • 9 janvier 2020 à 10 h 07 min
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      Si j’ai réussis à vous donner du courage et à vous donner envie, ma mission est réussie.

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  • 26 octobre 2024 à 10 h 01 min
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    Un grand bravo pour votre témoignage, qui transforme votre histoire en un puissant message de prévention et de sensibilisation.
    Ayant moi-même été victime d’un accident de la route, j’ai également fait le choix de partager mon expérience pour sensibiliser à la dangerosité de la route.
    J’espère que nous aurons l’occasion d’échanger à ce sujet, et je vous souhaite tout le meilleur dans votre démarche.

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