Marathon de Paris 2018 – récit
Le 8 Avril 2018 avait lieu la 42ème édition du marathon de Paris.
Ce marathon de Paris 2018 fut pour moi mon 3ème marathon de Paris après ceux de 2016 et 2017.
En 2016 la particularité était que je participais à mon premier marathon en achetant un dossard à l’arrache.
En 2017 je le courrais le jour de mon anniversaire.
Cette année je l’ai couru pour les autres en tant que lièvre et fait quelques 55Km
3 ans 3 marathons à courir différemment.
En 2017, un ami m’a bien aidé sur la fin du marathon, je lui avais donc promis de courir avec lui pour qu’il passe sous les 4H. Sauf qu’entre temps ma soeur décide de s’inscrire au même marathon pour son premier le jour de son anniv, et je lui ai aussi promis de l’aider.
1 course, deux personnes à lievrer, une en 3H40 l’autre en plus de 4H30 ! Le dilemme est là comment je vais faire ?
Le plan de bataille
Clairement il était impossible pour moi de faire 2 fois le même marathon, je n’en étais pas capable soyons clair, mais en plus ma soeur serait partie depuis un moment quand je terminerais le premier.
Une chose est sur on partirait avec mon pote dans le SAS 3H30, ma soeur partant dans celui 4H30, il y a déjà 1H10 d’écart entre les deux. Nous serons plus rapide que ma soeur donc l’écart grandira au fil des kilomètres. Nous serons sur une base de 3H40, elle 4H40.
Mais comment aider ma soeur ?
Suivant le temps mis à finir le premier marathon et ma soeur à avancer, je pourrais remonter à la station Charles de Gaulle étoile et prendre la ligne 1 pour descendre à Champs Élysées Clemenceau et la récupérer 500m plus loin au km 27 vers 13H, et en cas de soucis une position de replis avec la ligne 6 descendre à Passy et la récupérer au km 29 vers 13H13.
Le jour du Marathon
Cela fait 2 semaines que je suis rentré de vacances mais que je suis malade, mon pote lui à la grande forme, j’ai peur de ne pas pouvoir le liévrer correctement malgré que je sois bien ce matin en me levant.
Un ami est venu liévrer aussi du coup ça me rassure quelques peu.
Rendez vous donné à Bastille pour le métro et direction le SAS de départ et les séances photos.
Il aura fallut attendre les derniers jours pour que la météo annonce enfin un beau temps.
Le départ du Marathon de Paris 2018
8H52 nous passons sous l’arche de départ avec 2min de retard sur l’heure prévue. Objectif 5’08-5’12 par kilomètre. L’ambiance parmi les coureurs est top, mais un peu spécial niveau spectateurs comparé aux années précédentes.
Le premiers kilomètre sur les champs Élysées est avalé comme d’habitude en descente en 5’05, mais en ralentissant plusieurs fois pour ne pas être trop rapide. On fait les beaux, photo ect…
Entrée sur la rue de Rivoli encore à l’ombre à cette heure ci c’est une chance avec le temps qui s’annonce chaud. Là on retrouve l’ambiance des spectateurs. On arrive à se caler facilement sur l’objectif autour de 5’09.
Le premier ravitaillement est déjà là, chacun sa technique on s’attendra après. Je n’ai pas soif, car j’ai envie d’uriner, et peur qu’il m’arrive la même chose qu’au semi-marathon de Paris. Je prends une bouteille, hop, le bouchon sport dans ma poche, une dizaine de raisins suffiront.
Depuis que je me suis mis au trail j’ai totalement revu ma méthode de ravitaillement. Je ne mélange plus tout ce que je trouve au ravitaillement pour éviter de me sentir lourd sur la fin et surtout ne pas avoir mal au ventre.
On se retrouve facilement, puis virage à droite, on sort de la rue du faubourg saint Antoine pour prendre la direction de la place Felix Eboué. Tout ceci ressemble pour l’instant à une belle balade dans Paris avec beaucoup de monde, on rigole pas mal, on essaye de maintenir un rythme constant dans notre rôle de lièvre, ne perdons pas de vu l’objectif.
Au 9 eme kilomètre nouvelle pause photo, on harangue le photographe le plus à gauche, pour prendre la pose du du penseur de Rodin. Oui oui je me suis carrément arrêté et mis au sol ! Grand moment de n’importe quoi ! Malheureusement pas de trace de cette photo mémorable. Si quelqu’un de l’orga passe par là et lit cette bouteille à la mer j’aimerais retrouver cette photo.
Le bois de Vincennes
Enfin le bois de Vincennes, quelques bords de route avec de la terre, je m’y mets, c’est mieux pour les genoux.
C’est sans doute la section du parcours la plus agréable, on alterne portion d’ombre, de bords de route sans bitume, ça file droit, les kilomètres défilent, le ravitaillement du château de Vincennes est une formalité, nous sommes habitués nous attendons le milieu du ravitaillement pour plonger sur les tables, ce sera orange et banane pour moi sans oublier l’eau, je teste mon deuxième bouchon sport, mais je préfèrerais le premier, je jetterais la bouteille avec se dernier dans la dernière poubelle prévue à cet effet.
Sur la fin du bois on est un peu euphorique, c’est souvent le cas sur cette portion pour la plus part des coureurs puisqu’on approche du semi et qu’on est bien en dessous du rythme du semi-marathon.
On tourne autour de 5’05 au kilomètre, on est en avance pour les 3H40.
On n’oublie pas que sur le marathon de Paris la deuxième portion de course, avec ses tunnels et son bois de Boulogne avec des faux plats interminable est plus difficile que la première portion. On sait qu’on va un peu ralentir quoi qu’il arrive.
Retour dans Paris, approche du Semi
Le retour dans Paris est toujours spécial, il y a à cet endroit un monde de dingue, et une ambiance de folie, du 19ème kilomètre jusqu’au quai au niveau du 24ème kilomètre.
C’est au semi que nos familles et amis nous attendent, nous passons sous l’arche en un peu plus de 1H48, nous sommes en avances.
Voila ma famille c’est le moment pour moi de quelques photos, et de me délester de ma batterie de téléphone supplémentaire. J’ai donc les poches vide, sauf un bouchon sport et un ravito perso, prêt pour affronter la deuxième parti plus léger.
J’apprends que ma soeur est passée au 4ème kilomètre avec 15minutes de retard sur l’heure prévue. (départ en retard). Important pour la suite de ma journée
Avant la place de la Bastille j’ai un peu chaud je vais chercher dans les bassines de l’eau pour me mouiller et un coureur me rentre plusieurs fois dedans, il bloque mon téléphone. Je serais obligé de l’éteindre et de le redémarrer au 25ème kilomètre avec la perte de mes données et donc du temps en cours. Je ne pourrais me fier qu’à mon allure au kilomètre.
Sur la place de la bastille une famille attend sa maman pour courir avec elle quelques mètres, nous en profitons pour l’encourager
allez Maman
allez Maman
…
Un moment sympa de partage et de franche rigolade, surtout quand je demande au public d’applaudir. On se marre bien en faisant le lièvre pas de pression on profite autrement que par le chrono.
Les quais de seine
La partie redoutée des coureurs, le long tunnel de plus d’1Km, les multiples montés et descentes sous les ponts parisiens.
A la sortie du tunnel nous prenons la longue rampe d’accès au quai haut et je sens que derrière ca ralenti, on tente de garder le rythme, mais nous constatons que notre ami que nous lievrons commence à avoir du mal, et nous ne sommes pas encore au 30ème kilomètre.
On décide de revoir l’allure à 5’25. Mais ce n’est que la première attaque de la fatigue qui lui tombe dessus.
Nous enchainons les tunnels des quais et les ravitaillements au rythme de 5’25-5’30. Nous passons le mur des 30Km sous les applaudissement des Adidas Runneurs venus en masse.
Nous maintenons le rythme jusqu’à l’approche du bois de Boulogne.
Pour les 3H40 c’est foutu à ce rythme.
Le bois de Boulogne, le début de la fin
Avant l’entrée dans le bois de Boulogne il y a ce long faux plat montant au 33ème kilomètre, qui est pour moi après la sortie du tunnel la 2ème difficulté de ce parcours.
Il fait extrêmement chaud, il y a cette longue ligne droite qui monte après ce virage gauche droite, et je peux vous dire que si vous n’êtes pas bien physiquement, vous allez prendre un coup au moral.
C’est ce qui se passe avec notre pote, qui perd son souffle, les jambes deviennent dur, ca va être compliqué, il abandonne son cardio, que je récupère, on l’encourage, à partir de là c’est au mental que va se faire les dix derniers kilomètres pour lui.
On est deux lièvres on s’occupera des ravitaillements pour lui, et finalement contrairement à ce que je pensais au début, je suis plus en forme que lui aujourd’hui, mon nez c’est débouché au fur et à mesure de la course (bon me suis mouché un peu dans le t-shirt aussi !), On passe sur un rythme de 5’50-6, la il craque !
On entre dans le bois de Boulogne, il arrive à tenir le rythme juste au dessus des 10Km/H. Pour les 3H45 c’est foutu, ou bien trop juste pour y arriver sans se reprendre.
Mais voila gros passage à vide au 36ème en 6’25, il se ressaisi sur les 2kilomètres suivant pour repasser en 5’50.
Devant nos arrive la 3ème difficulté avec ce long faux plat montant menant au dernier ravitaillement. Ce dernier l’achève, nous ne pouvons plus rien pour lui en tant que lièvre, il est seul avec lui même.
Les kilomètres passent, les secondes s’égrainent, 39 et 40ème en 6’25, il perd à chaque difficulté 20 secondes au kilomètre d’un coup.
Mais là il craque totalement, je ne sais plus comment l’encourager. 41eme en 6’40 ! Je peux presque marcher à coté de lui.
Dernière difficulté, une petite monté sèche qui casse les jambes avant d’entrer sur la place de la porte Dauphine.
Je lui dis que c’est maintenant ou Jamais s’il veut passer sous les 3H50.
L’arrivée du Marathon de Paris 2018
Pendant que nous complotons une arrivée sympa entre lièvre pour faire plaisir à notre athlète du jour on s’aperçoit qu’il est à notre niveau lors du tour de place, puis carrément devant à la sortie. Il a bien accéléré le bougre, il le veut son sub 3H50 !
J’accélère pour la première photo, puis la ligne, les lièvres sont devant, on ralenti, on passe tous les 3 la ligne main dans la main. On pousse notre athlète du jour pour qu’il passe le deuxième timer au sol, il s’effondre
SUB 3H50 !
travail réussi !
Mais pour moi tout n’est pas terminé aujourd’hui, on se congratule et me voila parti pour prendre le métro à étoile ! 30 minutes pour y arriver.
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