Trail des passerelles du Monteynard 2022

trail des passerelles

Dimanche 10 Juillet 2022 avait lieu le trail des passerelles du Monteynard.

3 semaines avant la course la team me propose de rejoindre leur organisation pour ce trail des passerelles. Tout est déjà organisé, train, hôtel, voiture, je n’ai qu’à prendre les dossards et les rejoindre.

En 2019, je réussis mon plus beau résultat trail là bas, et après le trail du Saint Jacques je me sens toujours aussi fort, alors l’idée de tenter de faire mieux avec 6 km de plus qu’en 2019, je dis banco. Bonus à l’arrivée la 2ème course de 85 points pour l’objectif Diagonale des Fous 2023 de l’ultra trail project.

Trail des passerelles du Monteynard 2022

Le trail des passerelles 2022 est une course se faisant autour du lac de Monteynard, retenue d’eau formée par la création d’un barrage. Cette course est en partenariat avec edf et fête ses 10 ans en 2022.

Je me suis inscrit sur le format Grande Course de 67km et 3500 mètres de dénivelés positif. Particularité pour le format Grande Course du trail des passerelles le départ et l’arrivée ne sont font pas au même niveau entre la Mure et le Treffort, résultat 3900 mètres de dénivelés négatif.

Départ de la course 5h30

Le parcours

Le profil

trail des passerelles - profil

Analyse

Le ratio dénivelé par kilomètre est d’environ 52 mètres par kilomètres, mais avec 400 mètres de dénivelé négatif en plus. On est sur une course qui me correspond totalement à ce niveau.

Niveau ravitaillement il y en a 6, placés de façon totalement disparate sur le parcours. Voici les écarts entre chaque :

  • 16km
  •   6km
  • 11km
  • 11km
  •   6km
  • 13km

A noter que 2 points d’eau auront été rajouté avant et après le dernier ravitaillement.

Le parcours se déroule essentiellement en forêt et sur chemin, même si par rapport au parcours de 2019 il y a beaucoup plus de route, et surtout sur la portion finale.
Le départ et l’arrivée ne se font pas au même endroit ce qui demande une certaine logistique avec un départ à 5h30 du matin.

Point très important la barrière horaire du 50ème kilomètre qui est fixée à 10h de course, ce qui rend la course très sélective.

Alimentation

Après le trail de Saint Jacques j’ai voulu tester à nouveau l’alimentation avec ce qui avait fonctionné et modifié légèrement ce qui n’avait pas fonctionner, comme prendre l’electrolyte plus tard dans la course, tout comme le salé.

Dans mon sac

  • 2 barres aptonia céréale
  • 2 barres aptonia céréale chocolat
  • 1 barre clif crunchy peanut butter
  • 30 grammes de fruits séchés
  • 100 grammes d’un mélange pistache, cacahuète, amande, noix de cajous
  • 15 minis saucissons
  • 1 sandwich pain de mie, jambon, lerdamer
  • 1 pompote
  • 2 pastilles de TA, 1/4 dès le début dans un gourde de 500ml d’eau
  • 1 petit sachet de M&M’s

Aux ravitaillements

  • pastèque
  • pain
  • eau
  • coca like

Condition météo

Sur cette course gros écart de température attendu entre le début à 5h30 avec 12° et le milieu d’après midi avec plus de 30° !

Il faudra encore une fois partir vite et assurer ensuite avec la chaleur

Matériel

Niveau matériel je suis parti avec mon sac 5 litres Salomon, une veste de pluie, obligatoire mais totalement inutile au vu du temps, tout comme la frontale au vu de la période de l’année, il faisait déjà jour au départ.  Enfin couverture de survie, gobelet et une casquette.

Pour les chaussures j’ai sorti mes Akasha de chez La Sportiva.

J’y vais sans bâton, j’avais envie de les prendre mais je les ai oublié sur Paris.

J’ai aussi prévu 3 gourdes de 500ml, 2 pour le départ, et vu les températures attendues, la troisième sera pour les ravitaillements avec beaucoup d’écart.

Récit trail des passerelles 2022

Avant course

Lors de mon inscription Hélène avait tout prévu, départ depuis Paris avec le TGV à 7h35 le samedi, une bonne demi heure de retard, mais la course n’est que le dimanche. On nous récupère sur Grenoble, on ira manger en centre ville avant de nous rendre au Treffort récupérer les dossards.

Nous croisons beaucoup de têtes connues venues depuis Paris se frotter aux différentes distances de cette épreuve.

Nous filons à La Mure à l’hôtel situé à 500 mètres du départ, avant notre dernier repas (pas très bon, pâtes gambas). Retour à l’hôtel pour faire le sac, puis dodo vers 23h.

Tout se passe pour le mieux lors de cet avant course, malgré le fait que je traine un rhume depuis le lundi et que j’ai encore le nez bien bouché en me couchant.

 

Le réveil sera matinale pour la course, 4h15 !

Le départ

Cette année le départ est loin d’avoir réunis les 900 coureurs de 2019, et même si nous sommes proches des 600 coureurs cela fait un peu vide.

La projection son et lumière comme spectacle pre-départ sur le mur de la mairie fait son petit effet. Pour l’instant il fait frais et j’attends le dernier moment pour ranger ma veste et finalement plier la frontale. Il fait quasi jour et le début est en ville, la visibilité est très bonne sans frontale.

Nous partons tous tranquillement, ca ne sert à rien de griller des cartouches pour le moment et nous avons tous nos petits soucis de santé ou physique.

Après 2km à zigzaguer dans les petits rues, la première montée arrive. Je suis devant les autres, finalement je ne me sens pas si mal.

Premier ravitaillement

Les premières bossent et descente me plaisent bien, j’arrive à respirer malgré mon nez boucher, et je m’étonne avec une première heure juste en dessous de 8km/h de moyenne. Je décide de continuer sur ce rythme et m’éclate dans la descente en doublant pas mal de monde.

La vue au petit matin au sommet de la première bosse est magnifique, j’adore cette ambiance de levé du jour avec les coureurs en file indienne et les montagnes aux alentours en arrière plan.


A l’origine je suis venu ici pour battre ma vitesse moyenne de 2019 autour de 6,5km/h, tout en me disant que vu mon état de la semaine passée et une dernière semaine peu productive, cela pourrait être difficile. Mais je me sens fort, alors on va tenter le truc. J’ai aussi décidé de faire quelques vidéos courtes sur ma page Facebook tout du long de la course, pour vous partager mon ressenti en direct.

Dans les descentes de sous bois, je suis très à l’aise, et j’essaie de doubler le maximum de monde, même si ça bouchonne par endroit. Quelques traileurs me félicitent de ma technique, je descends bien plus vite que la majorité.

Il est 7h30 quand j’arrive au premier ravitaillement.

Le trail des passerelles est un trail avec ses particularités touristiques, et la première est juste avant ce ravitaillement avec la traversé d’une mine musée. Ca fait son petit effet et j’en profite pour la filmer.

Cette deuxième heure a été encore plus rapide que la première. J’ai parcouru 16km en 2h, je ne m’attarde pas au ravitaillement, un verre d’eau; enfin le premier je le crache je ne sais pas du tout ce que j’ai bu mais ce n’était pas bon. Un jet de mouchoirs et je repars.

Comme le parcours revient un peu sur ses pas, je regarde si Charles et Hélène ne sont pas loin, mais je ne les vois pas.

En repartant je m’alimente avec ce que j’ai sur moi, une barre et hop. Tout se passe bien mieux que ce que j’imaginais.

J’anticipe un ralentissement par la suite, je me dis que si je pouvais faire chaque 2h de course en ralentissant légèrement à chaque fois, 7,5, puis 7; 6,5 et enfin 6, je serais large au dessus de mes 6,5km/h de 2019. Mais dans l’euphorie, je ne réalise pas que c’est quand même une très mauvaise idée et que je suis peut être parti un peu vite.

Le barrage

Le prochain ravitaillement n’est pas loin de celui de la mine, avec une bosse entre les deux. Jusque là pas de soucis, j’avance toujours à bon rythme, mais dans la descente le ventre commence un peu à secouer et j’aimerais bien aller aux toilettes. Au ravitaillement un seul toilette sèche, je perds plus de 5min dans l’affaire, sans réussir à me soulager. Je m’aperçois par la même que je transpire énormément.

Pour l’instant rien d’alarmant, mais ca m’embête.

La descente suivante nous mène jusqu’au barrage, qui est la deuxième découverte touristique de la journée

Arrivé au bout de la descente j’ai l’estomac bien secoué, en 3h30 j’ai déjà bouclé 27km.

C’est vers le 30ème kilomètre que Charles me rattrape après 4h de course, je suis dans le rythme que je m’étais fixé mais je sens les problèmes monter aussi vite que la chaleur

Le début de la fin

Dans cette longue montée du Sénépi, très différente de celle de 2019, puisqu’elle se fait en 3 portions et nous n’abordons plus ce dernier en longeant le lac mais en perpendiculaire, je trouve ce changement dommage pour la beauté des paysages.

Je commence à avoir l’estomac qui remue.

Je préviens Charles que je vais m’arrêter au prochain ravitaillement pour manger un bout de mon sandwich. Mais voila il ne veut pas vraiment passer. J’ai du mal à l’avaler. C’est la première fois que ce problème m’arrive si tôt en course. Après 10 bonnes minutes d’arrêt, nous repartons en plein soleil sur une piste de ski bien raide.

C’est à ce moment qu’un ami nous appel au téléphone, petite rigolade au téléphone quand il nous demande ce qu’on fait et qu’on lui répond qu’on est en plein trail là ! Ca fait passer le temps.

Très rapidement Charles prends les devant je n’arrive pas à la suivre et je ne me sens pas vraiment bien. Je ne le reverrais qu’à l’arrivée

Explosion en plein vol

Ca faisait déjà un moment que je n’allais pas bien, l’envie d’aller aux WC est passé, mais impossible de m’alimenter avec mes barres et autres ravitaillement de mon sac.

Je pense avec le recul que cette fois, c’est l’inverse de Saint Jacques, j’ai sous dosé mon electrolite, et toute la flotte est restée dans mon estomac. J’ai des nausées et il m’est impossible de m’alimenter.

Au ravitaillement du 44ème c’est la sanction, estomac en vrac coup de chaud, je dois m’arrêter et m’assoir ! Par contre pas d’ombre, et je me fais la réflexion qu’à aucun ravitaillement il n’y a de l’ombre. Les ravitaillements auraient pu être près des arbres mais non, ou monter une toile, non plus. Il y a mieux en pleine canicule que de se ravitailler en plein soleil ! Aucune pause pour le corps.

Après 20 minutes je repars en compagnie d’une dame qui est aussi en difficulté, non discutons un moment puis me sentant mieux je repars un peu à mon rythme pour la fin de montée.

J’arriverais au sommet dans une certaine douleur, le parcours est très technique, et la montée de ce coté pas spécialement belle, je ne comprends pas ce choix des organisateurs.

Arrivée au sommet tout devient de plus en plus difficile, cette fin de course va être très très longue …

trail des passerelles 2022 - montee

Une longue descente en enfer

Quand tout va bien dans une course et qu’on remonte du monde, on se sent pousser des ailes et tout devient plus facile. On a même l’impression que personne ne peut nous arrêter. Et bien là sur ce trail des passerelles 2022, c’est tout l’inverse. Plus j’avance plus je ralentis, plus je ralentis, plus mon cerveau désespère et ce demande quand j’arrêterais de ralentir et donc plus je ralentis, même durant cette longue descente du Sénépi …

Les 7 ou 6,5 km/h de moyenne oublié depuis longtemps, les 5km/h n’y pense même pas dans mon état. Au pire du pire de cette descente j’ai du être en dessous des 4km/h pendant plusieurs kilomètres. Ajoutez à ça des arrêts de plus de 10 minutes à chaque ravitaillement, vous comprendrez que je ne pense même plus à battre ma moyenne de 2019. Et pour rajouter de la difficulté dès le 42eme kilomètre on fait chemin commun avec le maratrail, et ça aussi c’est une nouveauté pas terrible aussi tôt. On se retrouve sur certain chemin très pentu dans les bouchons ! On croirait rêver.

Au ravitaillement du 50ème le panneau annonce 48, on ne sait plus très bien à quel kilométrage on est, là encore niveau orga pas terrible.

Comme à Saint Jacques le seul objectif devient, finir, pour avoir les points nécessaire à ma participation à la Diagonale des Fous. Heureusement les passerelles sont là pour egayer un peu mon long chemin de croix …

Je vous épargne ma marche interminable vers la 2ème passerelle et mon agonie. Ce ravitaillement se fait attendre, je vais encore m’y poser, tenter de manger de la pastèque avant d’entamer la dernière bosse … En haut j’entends les secours demander le positionnement d’un point d’eau les coureurs passant (dont moi) étant dans un très mauvais état.

Une fin à revoir

La fin est à l’image de toute la course, je tente une dernière motivation pour passer sous les 11h30, bien loin des moins de 10h espéré. Mais que voulez vous, il y a des jours avec et des jours sans, et clairement aujourd’hui c’est sans.

Et pour parachever cette édition compliquée la fin se fait sur à peu près 4 kilomètres de route, avec les voitures vous passant juste à coté par endroit. Moment pris sur le vif par Ricardo et reflétant parfaitement mon état.

Finalement ce sera plus de 67km et non 65, mais ça c’est de ma faute j’avais qu’à regarder le tracé avant, que je boucle en 11h36:06 en 154ème position.

Pour la petite histoire, une partie des coureurs a été détourné de la dernière bosse pour être sur de pouvoir terminer. 291 termineront le parcours normal alors que 109 iront au bout par le détour et on comptera 99 abandons sur les 500 à prendre le départ.

Bilan

Une semaine avant la course je ne me suis jamais senti aussi fort, et puis le lundi, une sortie, plusieurs verres, le froid et … le rhume.
Dès le jeudi je savais que ça allait être compliqué, j’ai tout fait pour être en forme le jour J, mais il manquait bien 2-3 jours de récupérations.

C’était un jour sans, et au delà de ça je ne me cherche pas plus d’excuse, mais par contre niveau organisation, c’est bien loin de ce que j’avais pu connaitre en 2019. Pas vraiment de toilettes sur les ravitaillements, à l’arrivée c’est même vraiment juste.

Pour les ravitaillements, le coca local ou bas de gamme, je ne sais pas, pas terrible. Le coca on le veut pour le principe actif, pas pour le reste, donc l’autre n’a aucun intérêt en course à part se bourrer de sucre. Pareil avec l' »innovation » de soda stream, pour faire son eau gazeuse. Ce qui est bien dans l’eau gazeuse ce sont les minéraux, la on gazéifie de l’eau du robinet … quel intérêt ! Et le ravitaillement de fin, je ne suis pas arrivé dans les derniers mais il n’y avait presque rien en arrivant. Et le pire le parcours, il peut paraitre beau, mais celui de 2019 et 2018 était bien mieux, et c’est l’avis de plusieurs coureurs autour de moi. Alors je ne sais pas si l’organisation tente de se rattraper des pertes covid et ce serait compréhensible, mais je m’attendais à bien mieux et suis pas mal déçu.

J’ai tout de même passé un super WE avec les potes, la bières d’arrivée était très bonne, il ne me reste plus qu’à tester les chaussettes, qui ont l’air pas mal du tout. Et ça c’est un vrai bon point. Dommage pour les photos gratuites, je n’en ai pas de moi à l’arrivée, le photographe devait faire une pause.

Les plus

Les moins

Le mot de la fin

L’essentiel a été effectué, passer un bon WE avec les potes et terminer. J’ai 2 courses à plus de 100 points au barême de la Diagonale des Fous, je vais pouvoir m’atteler à une préparation sereine l’an prochain.

Bien sur un peu déçu au niveau de la forme de la semaine précédente mais bon il y a des jours sans.

Recourir.fr

2013 je me remets à courir plus de 10ans après un grave accident de la route. Juin 2013 premier 10Km en 57min Avril 2016 premier marathon en 4H05 Octobre 2019 Diagonale des Fous 170Km 9600D+ 52h40 2021 un livre : "Un Rêve en Diagonale" La suite c'est aujourd'hui

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