Marathon de Valence
Le marathon de Valence 2023, avait lieu le Dimanche 4 Décembre en Espagne.
J’avais fait de ce marathon de Valence, lors de mon inscription mon objectif de marathon.
Inscription faites presque un an à l’avance avec les amis, plan d’entrainement prévu avec une vrai préparation et parcours ultra plat propice aux records. Tout sur le papier était parfait pour aller chercher bien mieux que mon précédent record marathon de 3h27″57 à Paris.
Et pourtant, entre tergiversation à y aller, doute sur mes capacités, billet d’avion trop cher et pas de logement disponible sur place, j’ai bien failli ne pas aller en Espagne …
La suite dans cet article, le récit d’une préparation et d’une course qui finalement me ressemble tellement.
J'y vais, j'y vais pas
Le parcours marathon de Valence
L'entrainement
Récit
Le départ
Rythme de croisière
Au 3ème kilomètre j’atteins enfin mon rythme de croisière et la foule est de moins en moins compacte.
Les kilomètres défilent, 5, 7, 10 … 15 km, et des rues pour la plus part sans réel intérêt. Vous longez des voies de trams, des quartiers résidentiels, bref peu de monument, mais beaucoup de personnes sur les bords de route avec de la musique et ca c’est cool.
Niveau ravitaillement c’est la surprise, pas de table, des gens vous tendent des bouteilles par groupes mais étalés, et vous ne savez pas où ca se termine. Ils sont en plus pas mis de façon régulière sur le parcours. Et chose que je n’avais pas lu, pas de ravitaillement solide avant le 26ème kilomètre ! J’avais prévus tous les 5 kilomètres de prendre du salé sur le ravitaillement !
Pas grave je continue sur mon rythme d’ingestion d’une pastille stimium toute les 15 – 16 minutes.
Les supporters
Se contenir ou accélérer
On ne va pas se mentir, arrivé au semi, je suis au top, j’ai presque 2 minutes d’avance sur l’objectif de 3h15. Mais je calcul toujours une petite marge, pour ne pas être ric rac sur l’arrivée. Ca fait 2-3 kilomètres que je me suis calé sur le rythme de 2 coureurs, et ca fait un moment que j’ai dépassé, avec difficulté, tellement il formait un bouchon, les drapeaux de 3h15.
Après 1h40 de course je sais que je vais arriver dans la zone de décision, je me sens bien, mais
Dois je accélérer maintenant ?
Je décide tout d’abord de suivre toujours les mêmes coureurs, mais eux, par contre ont accéléré et je m’en rends vite compte, niveau cardio, puis quand ma montre annonce 4’17 au kilomètre ! Là c’est trop rapide. Alors on repars sur le rythme de croisière des 4’35 cette fois.
Au 26ème, deuxième passage devant les supporters Adidas Runners, Reda m’accompagne un peu, sur cette légère monté. A ce moment je commence à ressentir un début de fatigue niveau des jambes.
J’ai 2 minutes 30 secondes d’avance sur l’objectif, alors je temporise. 4’35, c’est bien comme rythme, ca va faire un gros chrono !
Se sentir pousser des ailes et ...
26 kilomètres, il en reste 16, si je suis bien en 1h je devrais pouvoir faire presque 14km. Je n’arrive pas vraiment à me retenir d’accélérer, dans ma tête commence à monter l’objectif de 3h10 …
Et si je pouvais le faire ?
L’accélération est sensible, de 4’34 de moyenne je passe à 4’25, le 30ème se fait en 4’16 même ! Mais il y a toujours ce décalage de distance qui augmente au fur et à mesure des kilomètre, et qui me fait dire qu’il faut quand même rajouter 1 à 2 secondes à ma moyenne.
31 je ralenti, mais ca monte. 32 j’arrive à accélérer, il ne reste maintenant plus que 10km. J’ai dépassé les 2h20 de course. Cette fameuse barrière mentale. Je sais que je peux souffrir une heure mentalement, à ce rythme moins de 45 minutes me sépare de la ligne d’arrivée. Et surtout je suis boosté par ce nouvel objectif de 3h10.
Mais voilà sournoisement, il arrive, il se présente à moi, je ne le reconnais pas tout de suite … le
MUR
Est ce vraiment lui ?
Sans trop savoir comment je commence à être sur courant alternatif. 4’40, 4’30, 4’42 puis 4’34 … ainsi de suite. L’objectif de 3h10 s’envole en même pas 5 kilomètres.
Le final
39ème kilomètre, dernier baroude d’honneur en 4’37, les jambes commencent à me lacher, puis me lachent totalement au 40ème. Niveau cardio je me sens bien, mais les jambes ne suivent plus.
C’est une autre course à présent. Je suis seul avec moi même. Seul avec ma concentration pour contracter ces jambes et les faire avancer. Il ne reste pourtant qu’un peu plus de 2kilomètres, normalement une dizaine de minutes … J’en viens presque à me demander si je ferais moins de 3h15.
A cette pensée, je me recentre sur moi, même, je n’entends plus le public autour de moi. Je n’ai qu’une chose à l’esprit, faire courir ces foutus jambes le plus vite possible. Et ce n’est pas chose facile, 5 minutes au kilomètre pour le 41ème !
La souffrance se lit sur mon visage.
Arrive la descente sur l’esplanade bleu, construite pour l’arrivée de l’évènement. Les panneaux 800, 700, …500 , …300 mètres sont une torture pour le mental. Je me fais doubler et même pousser par des coureurs, à plus de 5 au kilomètre je suis devenu une chicane pour ceux qui finissent en trombe.
Sous l’arche 2 lignes de chronométrages, je suis encore assez lucide pour me dire de m’arrêter après le second et de pousser un coureur qui lui se stop au milieu. Je coupe enfin cette ligne d’arrivée en 3h13:09
L'après course
Une fois la ligne passée, pour la première fois de ma vie de coureur, j’ai les jambes qui se sont contractées seule, j’ai failli tomber, et une envie soudaine de dormir me prend. Le retour au vestiaire est un chemin de croix, je m’écroulerais sur l’herbe, pour me changer, avant d’aller faire graver ma médaille avec ce nouveau record !
Bilan
8 semaines de préparation après une préparation 10 kilomètres c’est un peu court pour cet objectif, entrecoupé d’une semaine de maladie. Je suis fier d’avoir réalisé cet objectif, le parcours de ce marathon s’y prête, même s’il faut prévoir son ravitaillement personnel, pour le reste je ne reste pas du tout fan de l’organisation.
Les plus
- Parcours ultra roulant
- Le lieu d'arrivée
Les moins
- L'organisation
- Les ravitaillements
- Pas de nourriture salée à l'arrivée
Le mot de la fin
Le marathon de Valence est une très bonne course pour tenter un record, rester une semaine dans la ville après est vraiment cool, 2 jours de balades, du vélo dans la Turia et en bord de mer, dégustation de tapas