Grand trail du Saint Jacques 2022 – Récit
Samedi 11 Juin 2022 avait lieu la première édition du Grand trail du Saint Jacques By UTMB.
Pour cette course j’ai rejoint mon ami Sylvain qui me l’avait proposé. Après une inscription le 30 avril, il me restait 7 semaines pour me préparer à traverser une partie de l’Auvergne en sa compagnie, lui y allant pour glaner les nouveaux Running Stones, et moi pour terminer une course de 85 pts pour la Diagonale des Fous.
Sur le papier il restait quelques inconnues pour moi, mais ce ne sont pas celles-ci qui sont venues pimenter la course.
Le Grand Trail du Saint Jacques 2022
Le Grand Trail du Saint Jacques est une course sous label UTMB depuis cette année et offre le droit à 3 Running Stones. Durant l’évènement, 5 autres courses et randos sont proposées.
En choisissant le Grand Trail du Saint-Jacques, je partais pour 72 km et 3000 mètres de dénivelés entre Monistrol-d’Allier et la cathédrale Notre Dame du Puy au Puy en Velay. En fait, la distance sera de 74,5km et 3200D+.
Départ 8h, dernière barrière horaire, 23h59, temps maximum autorisé 16h.
Le parcours
Le profil
Analyse
Le ratio dénivelé par kilomètre tourne autour de 43,5 mètres par kilomètres, on est loin des ratios que j’affectionne et sur lesquels je suis performant en trail, autour de 50-55.
De plus, la majeure partie de ce dénivelé se situe en début de course.
Niveau ravitaillements, ils sont au nombre de 6 et s’espacent de plus en plus. Voici les écarts entre chaque
- 8km
- 9km
- 12km
- 14km
- 16km
- 10km
- Arrivée 6 km
Aucune information donnée avant le départ sur le ratio, route/chemin, mais je peux vous dire qu’il y a eu beaucoup, (trop ?) de route. Le parcours ne paraissait pas technique comme présenté.
Pour le reste, le départ n’est pas au niveau de l’arrivée, vous faites une grande traversée, il faudra donc se rendre au départ, soit par vos propres moyens, soit avec le bus à 6h15 du matin, il y a 2 barrières horaires intermédiaire assez large.
Plus d’info sur le site.
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Alimentation
Je suis venu à l’origine sur cette course avec aucune ambition de chrono ou de place. Seul objectif, tester une stratégie de course et une nouvelle alimentation. La stratégie de course sera mise à mal avant le début par la météo annoncée, froid en début très chaud sur la fin prévisionnelle.
Je vous présente ce avec quoi je suis parti dans mon sac, et ce que j’ai pris durant la course sur les ravitaillements.
Dans mon sac
- 2 barres aptonia céréale
- 2 barres aptonia céréale chocolat
- 1 barre clif crunchy peanut butter
- 30 grammes de fruits séchés
- 2 tranches de brioche (40 grammes)
- 100 grammes d’un mélange pistache, cacahuète, amande, noix de cajous
- 150 grammes d’un gâteaux maison (farine, châtaigne, coco, banane, chocolat)
- 1 sachet mini saucisson
- 1 sandwich pain de mie, jambon, lerdamer
- 1 pompote
- 3 pastilles de TA, 1 dès le début dans un gourde de 500ml d’eau
- 1 petit sachet de M&M’s
Aux ravitaillements
- 3 pompotes
- 3 fraises tagada
- 30 grammes de pates
- 3-4 bretzel
- eau
- menthe à l’eau
Condition météo
Je voulais tester de partir tranquille puis d’être en accélération constante. Le profil du parcours s’y prêtant bien avec une grosse partie du dénivelé sur le début de course, puis une longue descente vers l’arrivée.
Malheureusement, la météo n’était pas avec moi, 11° annoncé sur le départ le matin et un pic à l’ombre à plus de 28° prévue en fin d’après midi, ont fait que j’ai décidé de partir vite pour être plus tranquille aux pics de chaleur attendu pour 17h-19h, soit à l’heure à laquelle je pouvais arriver.
Matériel
Niveau matériel, je suis parti avec mon sac 5 litres Salomon, une veste de pluie, obligatoire mais totalement inutile au vu du temps, tout comme la frontale au vu de la période de l’année, de l’heure de départ et de la performance envisagée. Enfin couverture de survie, gobelet et bande adhésive (100 cm x6 cm) obligatoires complètent le matériel.
Pour les chaussures j’ai sorti mes Trabuco pro de chez Asics, plus légères et mieux adaptées pour ce genre de course que mes Akasha de chez La Sportiva.
J’y vais sans bâton, je m’y suis habitué depuis ma préparation en 2019 à la Diagonale des fous.
J’ai aussi prévu 3 gourdes de 500ml, 2 pour le départ, et vu les températures attendues, la troisième sera pour les ravitaillements avec beaucoup d’écart.
J’aurais aimé qu’ils annoncent le fait de la non obligation de la veste, et pour la frontale, la rendre obligatoire à partir d’une certaine luminosité et une mise hors course du coureur s’il n’en a pas à ce moment-là. Ca responsabilise chacun et je trouve cette pratique meilleure.
Récit
Avant course
Pour ceux qui me suivent déjà depuis un moment, vous n’allez pas être étonnés par ce qui va suivre.
Un départ ou un avant course qui se passe bien ce n’est pas possible pour moi, il faut toujours qu’il m’arrive un truc, voir plusieurs et là j’ai décroché le gros lot !
Initialement, pour venir de Paris, j’ai pris un billet TGV départ Paris, pour Saint Etienne suivi d’un TER pour le Puy en Velay, il y avait plusieurs options avec changement à Lyon puis 2 TER, moins cher et plus longue de 1h30 en moyenne.
Mais voilà 10 jours avant la course un camion se crache sur les rails à Saint Etienne, mon TGV devient terminus Lyon, rien ne permet de récupérer ensuite le TER. Je dois appeler la SNCF et me retrouve avec les billets plus longs et 2 changements pour le même prix. Il faut que je fasse une réclamation d’ailleurs.
Mais ça ce n’est que le début, je mélange mon changement aller et retour qui ne se font pas dans la même gare à Lyon. A l’aller je descends à Part Dieu, le temps de ne pas trouver mon TER et m’apercevoir que je ne suis pas descendu où il fallait, je remonte sur le quai le TGV est parti.
Ma correspondance à Perrache devait être de 22 minutes, me voila parti en courant pour trouver un taxi, puis un sprint avec 14kg sur le dos pour avoir mon TER …. oufffff
Récupération du dossard
Arrivé au Puy en Velay le vendredi dans l’après midi, je récupère d’abord mon dossard aux abords de l’arrivée, tout est très bien organisé, sauf peut être une manque d’indication pour où exactement sont les dossards. Le lieu n’étant pas non plus très grand et les bénévoles répondent rapidement à mes demandes d’orientation, ce sera donc le dossard 1573 pour moi.
Ensuite direction le Airbnb à moins d’un kilomètre, pour préparer les affaires, se reposer avec le stress du train, et profiter avant d’aller manger en ville … un burger. (On n’a pas trouvé de pâtes)
Le départ
Réveil avec Sylvain à 4h30 du matin, c’est un peu tôt pour moi, je pousse jusqu’à 5h15. Il nous faut 15 minutes de marche pour nous rendre à la navette prévue à 6h15, départ de l’appart 6h, et il y a déjà du monde quand on arrive.
J’ai envie de dormir, mais Sylvain est d’humeur à discuter, pas de sieste supplémentaire dans ce bus, après à peine 40 minutes nous arrivons sur les hauteurs de Monistrol d’allier, il faut marcher encore 10-15 minutes pour se rendre au départ vers la rivière. Entre temps, pause toilette.
L’attente avant le départ est longue, j’ai même froid par 11° à l’ombre proche de l’eau, je passe ma veste de pluie pour essayer de me réchauffer tout en me mettant au soleil pendant que Sylvain part s’échauffer.
Le départ se fera en deux vagues, on prend la première avec Sylvain, ce qui me change de mes habitudes de fond de sas. Sylvain a repéré 1 km plus loin un goulet, il veut qu’on y arrive vite dans les premiers pour ne pas être bloqué.
8h01 le départ est donné, ca part comme des balles, malgré un bon 50d+ sur le 1er kilomètre, on est en 4’50, la course est bien lancée
Premier ravitaillement
Le départ est canon, j’essaie de suivre, mais finalement c’est moi qui provoque quelques bouchons, sans parler du gars qui a failli dès la première petite descente, éjecter une femme dans le fossé.
Fidèle à mon habitude, le premier pépin arrive très vite, dès le deuxième kilomètre, lancé à plus de 12km/h sur un chemin légèrement montant en dévers, mon pied gauche glisse sous une souche d’arbre renversée, en remontant le pied ça tape fort, résultat des courses en image, avec une belle douleur
Je me mets un peu plus loin sur le bas coté pour vérifier tout de même. Rien de bien grave mais c’est quand même un peu douloureux.
Je repars en montée tranquille, j’essaie de baisser un peu le rythme, j’arrive au premier ravitaillement après 8km et 567d+ en 1h !
Depuis quelques temps, terminé les soucis d’effets secondaires du vaccin, je me sens relâché au niveau cardiaque et pulmonaire, et surtout, je me sens très très fort. Pour preuve mes résultats sur le semi (1h28) et marathon(3h27) de Paris avec 0 préparation.
Du coup je me fixe un objectif élevé sur une base de 72km et 3000d+ de faire moins de 9h30 dans ma tête ce qui n’était absolument pas l’objectif à l’origine.
Mais je me dis tout de même que je suis peut être parti un peu vite et qu’il faut temporiser.
Deuxième montée
Après cette première montée sèche, et un bout de descente me voila reparti en direction du deuxième ravitaillement.
La descente est rapide, et on entame la deuxième montée, un peu entrecoupée, et forcément deuxième pépin ! Je me prends un truc dans l’œil, une sorte de gros moucheron, sauf que celui-ci fait bien mal, et je n’arrive pas à le sortir de l’œil.
Obligé de me mettre à marcher, la tête vers le bas en zigzagant parce que je ne vois rien, ce truc dans l’oeil me fait pleurer même. Aucun coureur ne me prêtera attention sauf Thomas, un autre ami runneur dans le groupe Adidas à Bastille.
Il me demande si ça va
Non, j’ai un truc dans l’œil qui me fait super mal. Impossible de l’enlever.
Il perdra du temps à me l’enlever en m’envoyant de l’eau de sa gourde dans l’œil, je lui en suis très reconnaissant.
A la suite de ça on parle stratégie de course, avant que je reparte en avant plus rapidement.
Je me sens toujours très bien sur cette première partie. Je découvre des montées soit très raides, en sous bois avec une terre, très poussiéreuse qui ne tient pas bien au sol, soit en faux plat montant en plein soleil sur chemin large, que je ne sais pas très bien prendre. Trop pentu pour que je cours, trop plat pour que je marche à bonne allure, bref ce n’est pas fait pour moi ce genre de chemin.
Après cette deuxième tuile, me voilà au second ravitaillement en 2h18, j’ai perdu une vingtaine de place, mais essentiellement du à cet arrêt bestiole dans l’oeil.
Le prochain ravitaillement est dans 12 kilomètres, on est sur une phase casse pattes, mais avec des descentes que j’aime bien. Je tourne facilement à plus de 10km/h dès que c’est plat ou descendant. Je me paye le luxe dans la descente de rattraper sylvain qui fait trempette dans une rivière.
Je lui est repris 7 minutes au profit d’une belle descente, et nous arrivons ensemble au ravitaillement. On est tout les deux en bonne forme, déjà plus de 3h50 de course 28,5km et 1770d+ avalés soit l’équivalent d’un marathon à plat à un bon rythme.
Je ne vais pas m’en rendre compte tout de suite mais Sylvain a bien fait de plonger dans la rivière
Le coup de chaud
Il est presque midi à ce troisième ravitaillement en plein soleil, après avoir rempli la gourde d’eau fraiche, discuté avec Thomas et sa femme, je me dirige vers la fontaine du village qui est prise d’assaut.
Comme tout le monde je fais la queue, en plus des bénévoles qui remplissent des géricanes pour le ravitaillement, avant de me mettre de l’eau sur les bras, les jambes, dans la casquette.
Je repars en cherchant sylvain que je crois partis, mais il me rattrapera quelques minutes plus tard dans la montée.
Les chemins en sous bois ont laissé place à de longues percées, avec alternance de cailloux et de pierres volcaniques ou de trop longues portions de route à mon gout. C’est d’ailleurs sur le bitume que s’effectue ce début de montée, le mercure affiche maintenant 26° à l’ombre d’après météo France, mais nous sommes en plein soleil. Mes doigts gonflent, sans plus m’alerter que ça, cela m’arrive quand je prend un peu trop de sel la veille d’une course ou en début. Ce qui est le cas pour aujourd’hui, où j’ai commencé mon alimentation par mes fruits à coques salés et mes petits saucissons. Stratégie voulue. En général ce problème se règle dès que je me mets à transpirer et que je passe au sucré.
Mais là le problème est plus profond, mes bras gonflent à leur tour légèrement, et mes temps de course ralentissent, même en descente au point de devenir plus lent que lors de la dernière monté. Puis c’est au tour de mon estomac de s’emballer, je crois avoir faim, je pense à la fringale qui serait la source de mes ennuis du moment, j’interpelle alors Sylvain
Je vais faire une pause de 5 minutes pour manger mon sandwich
Un peu plus loin je trouve dans le talus un espace à l’ombre avec comme une marche pour m’assoir. L’endroit parfait. Quand je m’assois j’ai un vertige, je m’aperçois que je n’ai pas transpiré, je tente de manger le sandwich, mais c’est la nausée.
Je me rappel l’histoire de Jean Pierre, sur ce coureur du marathon des sables qui avait pris trop de pastille de sel, et comprend que je suis dans le même cas, coup de chaud et baisse du rythme cardiaque. Les causes sont connues, trop de sel dans la nourriture, et je me souviens que j’ai surdosé mon électrolyte avec une pastille pour 500ml, là où je n’aurais du mettre que les 2/3 de la pastille.
Il faut maintenant boire beaucoup pour uriner, je torpille donc quasiment ma seule gourde sans électrolyte et repars après avoir mangé 1/2 sandwich et perdu près de 15 minutes rien qu’à cet arrêt.
Le redémarrage est difficile dans cette montée vers le lac du Bouchet, je vais de plus très certainement manquer d’eau avant le ravitaillement qui s’y trouve.
Par chance j’aperçois devant moi, sur le bord de la route, un groupe venu soutenir d’autres coureurs. Je leur demande s’ils n’ont pas un peu d’eau. Il m’en donneront près d’un litre, largement suffisant pour la suite.
A l’approche du lac les sentiers s’ombragent et après 2 pauses pipi, et une fontaine dans laquelle je me suis aspergé, les jambes repartent un peu.
3 kilomètres durant je ne pense qu’à une chose
Arriver à ce foutu ravitaillement
Durant ces quelques kilomètres, j’ai un peu forcé et la délivrance est là, le ravitaillement. Mais voilà c’est à nouveau la douche froide. Impossible de boire de m’alimenter, je suis assis, la tête dans les mains et ressens un malêtre global.
J’ai tout essayé niveau nourriture, rien ne passe, pas le gâteau que j’ai fais, pas le reste de sandwich, pas le saucisson, bref je vide mon sac de ce qui me semble superflus pour le reste de la course, direction la poubelle. Je serais plus léger de quelques centaines de grammes.
Sur ce ravitaillement, seul la pompote va passer, c’est frais, sucré, pas besoin de mâcher, en gros c’est entre de l’eau et la nourriture. Elle sera mon compagnon pour le reste de ce trail.
Mais je me demande tout de même à ce moment si je ne vais tout simplement pas m’endormir ici et attendre que la température baisse. Après tout je ne suis là que pour les points de finisher et tester la nourriture. Certes ce serait dommage avec la forme que j’avais, mais se mettre en danger, ce n’est pas mon truc.
Finalement après plus de 15 minutes d’arrêt, cela va un peu mieux, je prends un dernier verre de coca et je me remets en route.
Une lente reprise
Que dire de la suite ?
Je marche beaucoup, j’essaye de trottiner dans une portion de descente, le ventre m’a ensuite vite calmé. Puis c’est une montée, raide, drès dans le pentu comme ils disent à la montagne, je me fais toujours doubler à ce moment là par beaucoup de coureurs. Je ne compte d’ailleurs plus ceux qui me sont passés devant, ont doit pas être loin de la centaine au total.
Je suis à l’agonie, mais ces portions sous les arbres menant vers le sommet sont majoritaires, tout comme au début de la descente qui suit, ce qui me permet de me remettre de ce coup de chaud, à l’ombre.
Au sommet il ne reste plus maintenant que 400 mètres de dénivelé tout au plus et 25 km … d’après un panneau plus loin.
Remontada
Après ce passage j’erre encore quelques kilomètres mais je me sens mieux.
A partir du 54ème kilomètre je me remets à trottiner en alternance, en me fixant de petits objectifs, de distance, puis de temps. Finalement j’arrive à presque trottiner tout le temps, et même à courir. Les vitesses ne sont pas folles, mais je ne suis plus à l’agonie.
Je me fixe l’objectif ambitieux de courir jusqu’au ravitaillement du 59ème, qui sera finalement au 60, mais que c’est difficile, la température a continué de grimper, et là plus moyen d’avoir de l’ombre.
Les lignes droites sont longues, je suis entre le soleil qui me tape sur la tête, et la pierre volcanique au sol qui me chauffe par en dessous. Je suis la brochette sur le barbecue !
L’avantage c’est que maintenant je transpire. Je mange de temps en temps du saucisson, et j’ai tellement dilué mon électrolyte que je n’en sens même plus le gout. Mon t-shirt et mon sac commence à se marquer du sel de ma transpiration, mais je vis mieux cette chaleur pourtant plus intense qu’il y a quelques heures et j’arrive à bon rythme à ce ravitaillement.
La suite est une longue remonté de coureurs, qui sont tous à l’agonie sur ces routes et chemins sans ombre. En discutant avec eux le temps de les doubler, la réponse est toujours la même
j’ai pris un coup de chaud.
Je ne suis pas le seul donc à qui c’est arrivé. Mais j’ai l’impression que leur calvaire sera plus compliqué que le mien.
Je vais doubler et redoubler, et j’espère arriver même sous les 11h de course, mais voilà les panneaux de kilométrage ne sont pas précis.
Ceux des 20km et 15km restant indique une course de plutôt 75km celui du 10, plutôt 72 comme prévu initialement, mais une chose est sur à 10km de l’arrivée, j’ai déjà fait plus de 3000 de d+ et il reste la dernière montée à minima.
Il y aura même deux panneaux 5km à des centaines de mètre d’écarts … Difficile donc de jauger son effort pour terminer correctement sous les 11h.
Le finish
Dernier ravitaillement, comme pour les autres j’ai tourné à la pompotte et à l’eau avec de la menthe présente sur ces derniers. Je peux vous dire la menthe ca rafraichit.
Au mental j’accélère pour essayer de passer sous les 11h, mais voilà, à cet endroit la course devient technique, avec un passage sur de gros rochers avec corde, le panneau 4km et 3km se suivent à 300 mètres, mais celui indiquant 2km lui est beaucoup plus loin et là je craque de ce décompte complètement faux. Je n’imagine même pas ce que doivent ressentir à ce moment là ceux sur le 123km !
Il est sur maintenant que je ferais plus de 11h, l’arrivée en ville se fait un peu avant le dernier kilomètre, mais avant une dernière descente indiquée dangereuse ! Pas qu’elle soit longue, non, mais ce devait être des marches, elles ont sans doute été emportées par la pluie. Résultat, un saut et des trous, bien casse gueule de jour, les suivant de nuit ont du bien en chier.
Enfin le panneau 1km, je rentre dans la ville, j’ai des jambes à ce moment là, fier de cette remontée. J’en profite pour doubler encore quelques coureurs.
Dernière rue traversée, la vieille ville, les pierres volcanique en guise de chaussée, la fontaine de la place du bas de l’église, la dernière montée et l’église sont face à moi.
L’arrivée est magnifique et difficile dans ces petites ruelles du Puy-en-Velay, les acclamations du public raisonnent et en particulier celles de Thierry, un ami Adidas Runners Paris qui lui en avait terminé quelques heures plus tôt avec le 42km, ainsi qu’Agathe sa copine venue, elle, l’encourager.
Je coupe la ligne, la chaleur est presque devenue secondaire, même si énormément de gens sont à terre à coté de moi.
Les bénévoles me tendent médaille et bouteille d’eau.
L'après course
Je ne prend pas tout de suite conscience, que cette course a été traumatisante pour le corps, je vais boire, mais je ne peux pas manger, j’ai des nausées, je vais d’abord rentrer à l’appartement après avoir retrouvé Sylvain.
A l’appart je m’effondre totalement après la douche, j’ai des sueurs froides, des sensations de chaud, puis de froid intense, avec de gros frissons. Je finis par m’endormir en laissant partir Sylvain. Je me dis que je vais perdre mon repas, mais je suis trop mal pour retourner faire 1km pour manger.
Après près d’une heure de sommeil je trouve la force de me lever, de retourner à l’arrivée pour aller au repas servi jusqu’à minuit. Les bénévoles sont tops et hypers sympas. J’ai beaucoup échangé à ce moment là avec eux et des coureurs. J’ai pu finir mon repas ce qui me remet bien, j’ai même été l’un des derniers à se faire masser.
Quand je repars les derniers coureurs arrivent, dont Angelina un autre connaissance parisienne. Quel hasard de prendre une photo au moment où elle passe la ligne.
Je peux maintenant aller me coucher après cette course réalisée en 11h03:10 et une 93ème place sur 469 finisher et 66 abandons.
Bilan Grand trail du Saint Jacques
J’avais dit que je serais déçu si je mettais plus de 11h, sur ce Grand trail du Saint Jacques, mais c’était sur une base de 72km et 3000d+ et non 74,4km et 3250d+, potentiellement entre 10 et 20 minutes de plus. Et tout le monde le sait, bien plus que la pluie, la chaleur est l’ennemie du coureur.
Et puis quand je compare mon temps au 7h22:19 du premier, j’ai un ratio de tout juste 1,5 fois le temps qu’il a mis alors que je me prends un coup de chaud. Ratio habituel de mes courses réussis, si je prends celle que je considère comme ma plus grande réussite, le trail des passerelles 2019, j’avais un ratio sur cette course de 1,53, contre 1,49 cette fois, je suis donc mieux !
Il y a des choses qui ont marché niveau ravitaillement, saucisson et pompote, d’autres pas du tout comme le gâteau. Commencer l’électrolyte de surcroit surdosé le matin n’est pas forcément judicieux, même s’il va faire chaud après.
Niveau matériel sur ce genre de course, le sac 5L est largement suffisant, même avec la 3ème gourde. Mes asics trabuco pro, sont un plus niveau légèreté sur un terrain très roulant, par contre elles sont d’un fragile, elles sont de plus en plus déchirées au niveau du mesh.
Les plus
- L'arrivée !
- l'accessibilité de la course depuis Paris par le train
- Les navettes de départ
- Les paysages
- Une course le samedi
Les moins
- Le parcours beaucoup trop sur route
- Le balisage des derniers kilomètres
- Le départ trop tard à mon gout
- L'heure des navettes trop tôt par rapport au départ
Le mot de la fin
Comme pour la SaintéLyon je dirais que c’est une bonne course pour passer de la route au trail, j’ai encore énormément appris sur moi même et la gestion de course. Je suis quand même assez content de mon résultat avec le recul pour ce premier trail de l’année.
Je serais bien resté une journée de plus pour visiter la vieille ville et les monuments qui ont l’air vraiment sympa et surtout diner un soir dehors dans les petites rues en terrasse.
Malgré le coup de chaud, j’ai eu envie de rempiler pour une course, du coup je me suis fait embarquer avec la team habituelle cette fois pour le trail des passerelles du Monteynard 67km 3500d+ le 10 Juillet. A vos pronostiques.