Born to run, courir façon Tarahumara
Mes anciens collègues me sachant fan de course à pied et pratiquant assidu m’ont offert; pour mon pot de départ; le livre de Christopher McDougall Born to Run (Né pour courir) préfacé par Kilian Jornet que l’on ne présente plus dans le monde de la course à pied et surtout du trail.
Il ne savait pas à quel point ce livre allait me servir et réveiller en moi de nombreux souvenirs, et surtout; coller quelques semaines plus tard avec l’histoire de l’auteur, et ce qui l’a amené à la poursuite des Tarahumara (ou Raramuri)
Les Tarahumara peuple indien du Mexique n’aurait-il finalement pas raison sur l’appréhension de la course à pied?
La couverture Born to Run
A la lecture de la 4ème de couverture on comprend assez vite qu’on se situera entre le roman, le témoignage et le développement personnel orienté course à pied. Quelques phrases annoncent d’ailleurs la couleur :
« Pourquoi ai-je toujours mal aux pieds ? »
Comme la majorité des coureurs, Chris Mc Dougall est hanté par cette questions […]
La quête de la réponse va entrainer le narrateur dans les aventures les plus folles, au coeur du Mexique […] à la rencontres des Tarahumaras […] Personnes ne peut les battre sur de très grandes distances […]Ce récit passionnant le dévoile dans un texte qui tient à la fois d’Indiana Jones, de Tintin chez les coureurs de fond et d’une démonstration époustouflante sur de nouvelles techniques de course à pied.
Un formidable récit d’aventure, où tout est vrai. […]
Si tu es coureur tu ne peux que t’identifier à la question qu’il se pose. Mon coté rêveur et curieux me pousse à vouloir en savoir plus sur ces fameux Tarahumaras et mon coté développement me pousse à savoir quelles techniques ils utilisent.
Je me suis donc lancé dans la lecture de ce livre que j’ai dévoré dans le métro à coup de 50 à 100 pages par jour. Le livre a été terminé en 1 semaine ! Ma moyenne de lecture pour un livre approche les 2 mois ou 1 mois quand j’ai des congés.
Le récit
Tout commence quand Chris se blesse une énième fois, et commence à désespérer. En tant que journaliste sportif il veut savoir s’il existe des méthodes pour ne pas se blesser. Il entend parler des Tarahumaras et part à la rencontre du coach Eric Orton, (Que j’ai eu l’occasion de rencontrer en Avril 2017 à Paris pour un livre dont je parlerais bientôt, bon la photo n’est pas à mon avantage) reconnu dans le monde du sport pour ses pratiques sortant de l’ordinaire mélangeant tous les sports pour obtenir des résultats impressionnants avec des athlètes qui ne se blessent pas ou presque.
Il va alors proposer au coach de partir à la recherche de ce peuple, oui à la recherche car il très difficile de rentrer en contact avec eux, ces derniers vivant au fin fond des covers canyons au Mexique.
S’en suivra des rencontres avec des personnages plus dingues les uns que les autres, et un périple pour arriver à organiser un Ultra Trail avec les Tarahumaras au fin fond des covers canyon.
Ils se frotteront alors avec les meilleurs trailers américain et ses fameux coureurs du peuple qui court, vêtu de simple tenu et de huaraches, sorte de spartiate avec le lacet entourant la cheville.
Il découvriront les aptitudes exceptionnels à la course et l’endurance de ce peuple qui pourtant ne possède pas toute la technologie et l’équipement que nous possédons.
Ils essayeront de percer leurs secrets en essayant de s’en inspirer en vous donnant tout au long du livre les clés de ce qu’ils pensent être les éléments de leur réussite pour ces coureurs.
Qu'apprend-On ?
Tout d’abord on y apprend une chose essentiel sur la bio-mécanique du corps humain. Comme par exemple pourquoi notre tête, son support et les ligaments sont positionnés comme ceci. Pourquoi l’évolution nous a t-elle créée comme ceci?
Le corps humain est une machine, une machine qui est faites pour courir et non pour rester assise. Cette dernière posture étant d’ailleurs une catastrophe pour notre corps.
Regardons aussi comment les enfants se comportent, il n’ont pas de code sociaux, ils n’ont rien appris, et pourtant il faut regarder ce qui est naturel chez eux. La position assise ne l’est pas. Les enfants aiment courir, ils sautent, ils virevoltent, et quand ils s’arrêtent il ne se mettent pas en position chaise!
Et regardez leurs sourires … ils sont heureux, ils aiment courir. Les Tarahumaras l’ont bien compris, une bonne partie de leur éducation est basée sur des jeux, autour de la course, et les enfants aiment ça.
Si on s’arrête ensuite à leur vêtement, pas de vêtement anti-transpirant, super technique, et les chaussures ? Les chaussures, de simples pneus coupés auxquels on a ajouté une ficelle. On appel celà les huarache. Tout est dans la technique pour les attacher. Pas de chaussure tout renfort, tout confort, pas de semelle de correction.
Et pourtant ils courent plus vite que nous.
Toute la technologie ils l’ont sur eux … les chevilles, les genoux, les hanches, il n’y a qu’à les regarder courir pour comprendre qu’ils n’ont rien perdu de leur amplitude, contrairement à nous peuple occidentaux. Jour après jour ils travaillent inconsciemment et entretiennent leur corps pour réaliser de tels exploits.
Il n’y a qu’a voir leur repas, pas d’industriel, ils se nourrissent de la terre, pas de gel, de barre énergétique ou quoi que ce soit. Et encore une fois ils nous surpassent. Des haricots, de la chia, vous trouverez de quoi vous renseigner pour vous faire vos propres barres énergétiques et vos repas sportif de la veille.
En tant que peuple très timide, c’est une de leur facette, ils ont besoin d’alcool pour faire des rencontres et se désinhiber. (passage très cocasse dans le livre) Et nous on dit non à tout ça pour espérer être meilleur ? Et si l’alimentation saine de l’année suffisait à largement combler les excès de chaque semaine ?
Un lien avec ma propre histoire
Et si nous avions pris un mauvais virage dans notre évolution? Et si nous nous trompions sur notre mode de vie?Ces questions méritent d’être posées, et de plus en plus de coureurs, de personnels de santés et scientifiques se la posent. Ce livre est un héritage, un témoignage qui sera peut être le tournant dans notre appréhension de la course à pied. A l’heure où les grandes marques tentent de nous vendre la chaussure qui permet de courir le marathon en moins de 2H, un peu de recul est sans doute nécessaire. La course à pied ne serait elle pas le reflet de notre étant général et de notre mode de vie qui met à mal les millions d’années d’évolutions que notre corps à subit pour arriver à cet équilibre parfait ? Vous trouverez sans doute bon nombre de sujets de réflexion dans ce livre. N’hésitez pas à nous en faire part.